En décembre, le Rwanda a accueilli le gala de remise des prix de la FIA et la réunion du Conseil mondial du sport automobile, au cours desquels il a annoncé son intention de construire un nouveau circuit de Formule 1 près de Kigali, à proximité de l'aéroport international de Bugesera, qui sera bientôt achevé.

La conception du circuit est dirigée par la société de l'ancien pilote de F1 Alexander Wurz, ce qui laisse espérer que la candidature du Rwanda à l'organisation d'une course de F1 s'inscrira dans le cadre de la stratégie plus large du pays visant à accroître sa visibilité internationale par le biais du sport.

Toutefois, des tensions sont apparues en raison du conflit en cours dans la République démocratique du Congo (RDC) voisine. La situation s'est récemment aggravée, l'armée du pays luttant contre le groupe rebelle M23, qui serait soutenu par le Rwanda, bien que ce dernier le nie.

En réponse à cette situation, la ministre des affaires étrangères de la RDC, Therese Kayikwamba Wagner, a envoyé une lettre au directeur général de la F1, Stefano Domenicali, l'exhortant à cesser toute discussion avec le Rwanda concernant l'organisation d'un Grand Prix.

"Je vous écris pour vous faire part de ma profonde inquiétude concernant les discussions en cours entre la Formule 1 et le Rwanda pour l'organisation d'un Grand Prix dans sa capitale, Kigali," a écrit Mme Wagner, selon une lettre dont City AM a eu connaissance.

Elle a ensuite souligné le conflit en cours, déclarant que "le Rwanda occupe actuellement une grande partie de la partie orientale de la République démocratique du Congo en collaboration avec son mandataire, le M23, déplaçant plus de 700 000 citoyens congolais."

Wagner s'est également demandé si le Rwanda était le bon choix pour représenter l'Afrique dans le sport automobile mondial : "Bien que j'applaudisse le désir de la Formule 1 d'accueillir un grand prix en Afrique, je me demande si le Rwanda est le choix qui représente le mieux notre continent et je vous demande instamment de mettre fin aux négociations et d'exclure le Rwanda en tant qu'hôte potentiel.

"La Formule 1 veut-elle vraiment que sa marque soit entachée d'une association sanglante avec le Rwanda ? Est-ce vraiment le meilleur pays pour représenter l'Afrique dans le sport automobile mondial ?"

La F1 a reconnu qu'elle "surveillait" la situation, déclarant que toute décision concernant les futures courses serait basée sur l'alignement du pays avec les valeurs du sport. Toutefois, des sources fiables ont déclaré à la BBC que les chances d'organiser une course au Rwanda étaient désormais plus faibles en raison du conflit.

Alors que beaucoup se réjouiraient du retour de la F1 en Afrique, la violence actuelle en RDC complique les choses. Près de 2 900 personnes ont trouvé la mort dans le conflit depuis janvier, et la Formule 1 est désormais confrontée à une décision délicate poursuivre ses discussions avec le Rwanda ou chercher d'autres hôtes potentiels, comme par exemple Kyalami.