Le Grand Prix d'Émilie-Romagne, qui s'est déroulé dimanche, a ouvert la voie à des changements majeurs dans la lutte pour le titre MotoGP 2024. La chute de Francesco Bagnaia lui a coûté le podium et a permis à Jorge Martin de prendre 24 points d'avance au championnat. Cependant, l'incident entre Martin et Enea Bastianini dans le dernier tour est plus important et pourrait avoir des conséquences à long terme.

Le dépassement douteux de Bastianini sur Martin pour la victoire de la course a suscité la controverse parmi les fans. Quel que soit le pilote que les fans soutiennent, l'incident envoie un message clair à Martin : il est temps de se battre plus durement s'il veut rester en tête du championnat.

Le dépassement de Bastianini sur Martin impliquait un plongeon risqué dans le virage avec peu d'espace, une manœuvre que l'on voit souvent en MotoGP. Bien que cela puisse sembler agressif, de telles manœuvres font partie de la course depuis des années, et on ne peut reprocher à Bastianini, qui courait devant son public, d'avoir essayé. La controverse est née du léger contact à l'apex du virage, qui a forcé Martin à sortir de la piste et lui a coûté la victoire. Bien que Martin ait manifesté sa frustration en levant la main en signe de protestation, les commissaires de course n'ont pas pénalisé Bastianini.

Bastianini a également enfreint les limites de la piste après cette manœuvre, un point sur lequel de nombreux critiques, dont le pilote Marc Marquez, estiment que des mesures auraient dû être prises. Les règles relatives aux dépassements et aux limites de la piste constituent une zone grise en MotoGP. Il est souvent difficile pour les commissaires de déterminer ce qui est acceptable, mais lorsqu'un pilote gagne ou conserve un avantage en quittant la piste, la décision devrait être claire. L'incohérence dans l'application de la loi a laissé place à l'interprétation, frustrant à la fois les pilotes et les fans.

Simon Crafar, figure respectée du paddock du MotoGP, a soutenu que les pilotes devraient avoir plus de liberté dans le dernier tour. Toutefois, cette idée se heurte à la règle stricte des limites de la piste du MotoGP, qui punit les pilotes qui les dépassent, en particulier dans les derniers instants de la course. Le point de vue de Crafar est valable, mais il complique l'application des règles destinées à garantir l'équité.

Pour Martin, l'incident de Misano est un rappel qu'il ne peut pas se permettre de rester en retrait alors que la saison entre dans sa phase finale critique. Avec six courses restantes et la menace de Bagnaia, chaque point compte. Alors que les deux pilotes se préparent pour l'étape Asie-Pacifique, leur rivalité s'intensifie, ce qui rend d'autant plus probable une finale palpitante à Valence.